Les grains sont stockés dès la récolte pendant plusieurs mois, voire plus d’une année, pour assurer l’approvisionnement entre les campagnes et alimenter de façon régulière les différents marchés. Cette phase de stockage a lieu principalement chez les organismes collecteurs, à la ferme et, dans une moindre mesure, les silos portuaires. Elle se poursuit également au niveau de la transformation sous forme de grains ou sous forme transformée, avec des durées souvent plus courtes.
Cette phase de stockage est essentielle pour préserver les différentes qualités des grains et produits (qualité physique, sanitaire, nutritionnelle…). Les principaux ravageurs postrécolte sont les insectes de différentes espèces sous formes libres ou sous formes cachées (dont l’espèce la plus fréquemment retrouvée est le charançon). En cas de présence d’insectes, l’incidence commerciale est immédiate puisque l’absence d’insectes vivants ou morts est requise dans les différents contrats commerciaux. Parmi les autres enjeux de qualité sanitaire au stockage, on notera la maitrise du développement de certaines mycotoxines dites « de stockage » comme l’ochratoxine.
Une panoplie de solutions physiques, biologiques ou chimiques, est disponible pour lutter contre les insectes au cours du stockage que ce soit de manière préventive ou curative (nettoyage des locaux, ventilation de refroidissement, nettoyage des grains, transilage, inertage, traitement thermique, traitements insecticides des installations et/ou des grains…).
Tout le système de gestion du stockage et de la bonne conservation des grains est basé sur la prévention avec le nettoyage des locaux et des grains et la ventilation pour abaisser la température du grain par paliers de la récolte jusqu’à l’hiver, en profitant des températures nocturnes plus basses. Ainsi, selon les enquêtes conduites par FranceAgriMer auprès des organismes collecteurs de 2008 à 2015, 96% des cellules sont ventilées à l’air ambiant ou refroidi. Les résultats de la ventilation seule peuvent dépendre des conditions climatiques et de la qualité des installations. Néanmoins, ces différentes solutions n’ont pas toutes la même efficacité. Ainsi, considérée comme la méthode la plus efficace pour la lutte contre les insectes au stockage de manière curative, l’utilisation des traitements insecticides chimiques est encore courante en pratique. Le recours aux traitements est plus faible sur maïs que sur céréales à paille (grain séché, récolté à l’automne…). D’autre part, la moitié des locaux est également traitée avec des produits insecticides à usage local vide.
Au niveau des résidus chimiques que l’on peut retrouver dans les céréales et produits céréaliers, si la quasi-totalité des résultats des plans de surveillance (environ 99%) est conforme aux LMR (Limites Maximales en Résidus) définies au niveau européen, garantissant ainsi un haut niveau de sécurité sanitaire, il n’en demeure pas moins la présence de résidus quantifiés (ce qui signifie à l’état de traces en très faibles quantités), dans environ 60% des cas (plan de surveillance DGCCRF), eu égard notamment au seuil de quantification des molécules toujours plus bas.
Les résidus retrouvés dans les céréales sont majoritairement des insecticides de stockage.
Mycotoxine | Denrée | Champignon producteur | Conséquences de l'ingestion |
déoxynivalénol/nivalénol | blé, maïs orge | Fusarium raminearum Fusarium culmorum Fusarium rockwellense | Intoxications humaines signalées en Inde, en Chine, en Corée et au Japon. Toxiques pour les animaux et en particulier les porcs. |
zéaralénone | maïs, blé | F. graminearum F. culmorum F. crookwellense | Identifiée par l'AIRC, l'Agence Internationale pour la Recherche sur le Cancer comme potentiellement cancérogène chez l'homme. Affecte l'appareil reproducteur des truies. |
ochratoxine A | orge, blé et nombreuses autres denrées | Aspergillus chraceus Penicilllum verrucosum | Suspectée par l'AIRC d'être cancérigène chez l'homme. Cancérigène chez des animaux de laboratoire et chez le porc. |
fumonisine B1 | maïs | Fusarium monoliforme et d'autres espèces moins communes | Suspectée par l'AIRC d'être cancérogène chez l'homme. Toxique pour les porcs et les volailles. Responsable de la maladie leucoencéphale équine (ELEM), maladie mortelle pour les chevaux. |
aflatoxine B1,B2 B1, B2, G1, G2 | maïs, arachides et autres denrées mais, arachides | Aspergillus flavus Aspergillus parasiticus | Aflatoxine B1 et associations naturelles d'aflatoxines identifiées par l'AIRC comme potentiellement cancérogénes chez l'homme. Effets néfastes sur divers animaux et enparticuliers les poulets. |
- Traitement à la ferme
- Traitement par l’OS
- Problème de réglage des pompes et des doses appliquées
- Diminution de l’efficacité des matières actives
- Réduction du nombre des matières actives
- Résistance des insectes
- Conditions de récoltes
- Conditions climatiques